Retour sur l’édition française de Wiki Science Competition organisée par l’Urfist de Bordeaux.
Le concours international de photographie scientifique du mouvement Wikimedia a vu le jour en 2015 à l’initiative de l’estonien Ivo Kruusamägi. Une quinzaine de pays y participe, mais la France ne l’a organisé qu’une seule fois, en 2019 à l’initiative de Sarah Krichen de Wikimédia France. C’est généralement l’association Wikimédia France qui organise les concours photographiques en France. Sauf cette fois. C’est le wikimédien en résidence à l’Urfist de Bordeaux qui a organisé l’édition française de Wiki Science Competition 2023.
Ce concours permet de répondre à la double démarche en œuvre actuellement au sein de l’enseignement supérieur et la recherche afin de partager les connaissances, démocratiser l’accès aux savoirs et œuvrer pour une recherche transparente :
- Science ouverte : toutes les illustrations scientifiques sont à retrouver sur la médiathèque Wikimedia Commons qui n’héberge que des médias sous licence libre, permettant ainsi de consulter, réutiliser et modifier ces médias.
- Science avec et pour la société : ce concours est un exemple d’action réunissant amateurs et professionnels œuvrant à la diffusion de la culture scientifique.
Bilan
Cette édition française a permis de collecter 838 photos, ce qui place la France à la 2e place en terme de photos partagées, juste derrière la Macédoine. Et la campagne 2023 est l’édition française qui a eu le plus de succès, loin devant l’édition 2019.
51 personnes ont partagées leurs médias, dont plus de la moitié n’avait jamais participé à un projet Wikimédia. C’est un constat régulièrement observé lors des concours photographiques au sein du mouvement Wikimédia.
Déroulement
Le concours se déroule en 3 étapes :
- La première étape est le concours en tant que tel. L’édition française s’est déroulée du 1er novembre au 15 décembre 2023.
- Dans un second temps, du 7 janvier au 6 février 2024, le jury français a évalué les photos à l’aide de l’outil Montage et d’une délibération finale en ligne.
- Puis le jury international va prendre le relais, une fois que chaque édition locale aura fait sa sélection.
Jury
Le jury de l’édition française est composé des personnes suivantes :
- Pierre-Yves Beaudouin, wikimédien en résidence à l’Urfist de Bordeaux,
- Olivier Delaune, ancien physicien nucléaire au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA),
- Juliette Halimi, wikimédienne en résidence à l’Urfist de Bretagne et des Pays de la Loire,
- Hugo Lopez, wikimédien en résidence à l’Urfist Occitanie,
- Delphine Montagne, ingénieure d’études à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.
Catégories
Le concours est composé de 7 catégories :
- L’humain et la science : Le personnel scientifique dans son environnement de travail.
- Microscopie : Les images de microscopie optique, électronique et à sonde à balayage entrent toutes dans cette catégorie.
- Médias non photographiques : Fichiers audio et vidéo, images générées par ordinateur, etc.
- Ensembles d’images : Images liées thématiquement, qui peuvent être visualisées en un seul ensemble. La série peut être constituée de 10 images distinctes maximum.
- Vie sauvage et nature : Organismes qui poussent ou vivent à l’état sauvage. La macrophotographie tombe également dans cette catégorie.
- Astronomie : Images d’étoiles, personnes observant les étoiles, ou encore le matériel utilisé pour observer des étoiles.
- Catégorie générale : Tout le reste entre dans cette catégorie, de l’archéologie à la thermodynamique en passant par la volcanologie.
Lauréats
Le jury a pu distinguer un média pour chaque catégorie, et il y un ou plusieurs médias supplémentaires mis en avant dans certaines catégorie. Voici ci-dessous les vainqueurs pour chaque catégorie, la liste complète est consultable sur Wikimedia Commons.
- L’humain et la science : Mesure au pied à coulisse de la longueur du bec d’une Corneille noire (Corvus corone) par Frédéric Jiguet, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, au cours d’une opération de baguage au Jardin des plantes de Paris (Marie-Lan Taÿ Pamart, CC-BY-4.0)
- Microscopie : Photo à la loupe binoculaire (modèle SZX 10 d’OLYMPUS) x6,3 d’une piqûre de corrosion (piqûre de type I) sur cuivre. Cette corrosion perforante concerne les pièces en cuivre et se manifeste par la présence de cratères hémisphériques surmontés d’une pustule de teinte verdâtre, sous la pustule on retrouve de l’oxyde Cu2O rouge (Kevin Ant 07, CC-BY-4.0)
- Médias non photographiques : Affiche des enseignements scientifiques de la future université Paris-VI (année universitaire 1970-1971) : programme des cours et séminaires du diplôme d’études approfondies et attestation d’études approfondies de biologie de la reproduction. Archives nationales, cote 20040495/100 (Daieuxetdailleurs, CC0)
- Ensembles d’images : Tokamak WEST au Centre CEA de Cadarache. (Christophe Roux / CEA IRFM, CC-BY-4.0)
- Vie sauvage et nature : Photographie d’un juvénile de la seiche hawaiienne (Euprymna scolopes), réalisée au microscope binoculaire. La seiche hawaiienne est un céphalopode vivant dans les eaux peu profondes d’Hawaï ; cette espèce est étudiée car elle vit en symbiose avec des bactéries bioluminescentes et utilise ce phénomène dans son camouflage (Lilasnoow, CC-BY-4.0)
- Astronomie : Cassiopée A est un reste de supernova dans la constellation de Cassiopée qui se trouve à une distance d’environ 11 000 années-lumière et s’étend sur un diamètre de 10 années-lumière (Adrien4953, CC-BY-SA-1.0)
- Catégorie générale : Mémoire à tores magnétiques, mémoire vive des ordinateurs de 1955 à 1975 (MTfilip22, CC-BY-4.0)
Documentation
Un guide a été conçu afin de dresser le bilan de l’édition 2023 et ses perspectives ainsi que de proposer un mode d’emploi pour mener à bien un concours photographique sur Wikimédia.
Ainsi qu’une affiche synthétisant le mode d’emploi.